Nextwave c’est un comics de Warren Ellis qui devait répondre à une invitation de Bendis afin de réinventer les super-héros. Légende ou vérité j’en sais rien mais c’est dans la préface et au vu du résultat; je pense que Dieu a de l’humour.

Scénario :Warren Ellis.
Dessins : Stuart Immonen.
Éditeur : Panini Comics.
Pagination : 256 pages.
« Nextwave c’est un comics 100% carniste ! Il nous montre comment le légume est l’arme des vrais méchants ! 100% true story »
Imaginez que vous êtes à un buffet à volonté dans un chinois local frites nuggets compris. Rajoutez y une musique sirupeuse et un brouhaha de gosses qui vont se resservir pour la quatrième fois des glaces et on se rapproche de cet étrange sentiment de trop plein presque bienheureux. Et là y un gars qui vous prend la main, genre par surprise. Ce gars porte la robe de votre grande tante et a des faux airs de Keanu Reeves. Il vous parle du fabuleux « canard chantilly groseille », un truc qui va sans doute tuer votre estomac ainsi que la dignité de votre caleçon. Est-ce que vous allez vous laisser tenter au péril de tout ce qui vous est cher ? Pour ma part j’ai pris « Nextwave » à pleines mains et mes lunettes y ont perdu toute estime d’elles-mêmes !
Nextwave c’est un de des ovnis qui me réjouit de ne pas être trop gourmet et de ratisser large niveau parution. On commence par nous balancer une équipe de seconds couteaux que même les Ultimates n’ont pas osés (Ohoh mais je fais de l’auto référencement, Allez lire ma chronique !). Alors certes y a Monica Rambeau (Qui passera une partie du comics à rappeler qu’elle a même été Avengers question de bien marquer la folie qui se dégage du comics) mais y a aussi Tabitha Smith (Boom Boom de son ancien sobriquet chez les mutants. Les années 80 ne se remettent toujours pas qu’on l’ait ressortie), Machine Man (La machine des nanards de l’été. Certes il a eu un moment de célébrité mais depuis à lui les équipes du camping d’à côté ), Elsa Bloodstone (Notre Blade rouquine qui chasse les profonds dans l’Hudson parce que faut bien quelqu’un qui le fasse) et Captain (Une création originale qui aurait sans doute mieux fait de ne pas exister pour le bien de la crédibilité des supers héros). D’ailleurs puisque je le mentionne, faut que je vous parle du Captain. S’il s’appelle Captain c’est parce que tous les autres noms étaient déjà pris et qu’il a même eu des procès pour plagiat. Ce genre de blague, habituellement c’est moi qui vous les fait. Ici c’est dans le bouquin. Cet ouvrage est juste bourré de punchlines magiques.
Pour ce qui est de l’histoire elle-même, elle n’est pas le point fort du comics. Elle est plus souvent prétexte à l’humour qu’aux vrais enjeux. Il suffit de lire le quatrième de couverture pour s’en convaincre. Après tout notre brillante équipe affronte le H.A.T.E. dirigé par le succulent Colonel Anger. Pour une comparaison, et pour les connaisseurs, on flirte avec le genre de « Howard le Canard ». C’est cohérent mais c’est décalé.
Pour la petite histoire, c’était censé être hors continuité (Et vu le bébé, j’étais pas mal d’accord) et puis au détour d’une planche de Civil War, voilà que le Captain est en train de s’enfiler une bière. Depuis cette case, et un communiqué de presse, c’est rentré officiellement dans la continuité Marvel. On est dans de la prise de courage puissance 1000, parce que moi et mes yeux on a vu un Fin Fam Foum en slip qui était en pétard… Et maintenant que vous avez l’image dans votre mémoire où que vous avez été voir sur Google et que vous vous demandez pourquoi, dîtes vous que c’est CA-NO-NI-QUE.
« Nextwave ce n’est pas qu’un comics, c’est un coach de vie pour les supers-héros qui cherchent un second souffle ! l’essayer c’est l’adopter ! »
Du côté des dessins, le trait est plutôt sobre et épuré. Les décors sont dépouillés et l’ensemble du casting est caractérisé sans fioriture. Ça fait son taff et quelque part c’est dans la ligne d’un comics un peu à part. Mais malgré tout on en gardera pas vraiment de souvenirs et on en fera pas une Cover qu’on garde accroché au-dessus de son matelas. Après si vous le faites, je ne juge pas. Moi aussi j’aime les champs de soldat bio transgéniques (Oui je sais, vous vous demandez quoi et je vous le confirme. Ça aussi c’est canoniquement improbable). Plaisanterie à part, Stuart Immonen, je l’ai déjà vu à l’oeuvre sur pleins d’autres comics avec des dessins bien plus léchés. Je suppose donc que c’est bel bien que le trait une volonté artistique plus qu’une absence d’inspiration de sa part.
En conclusion, je ne peux que vous le conseiller mais … Tout d’abord ça manque d’enjeu et ça tire souvent dans tous les sens sans laisser le récit se reposer. Ensuite si vous êtes du genre à apprécier la rigueur et le sérieux de l’univers super-héroïque c’est tout aussi mort. Donc en fait je le conseille mais avec en tête qu’Ellis n’y voyait sans doute pas autre chose qu’un moment récréatif avec ce grain de folie qui marche à 100%.
Et si je devais claquer un dernier argument, sachez qu’il y a une case dans tout ce comics où Captain America est dépeint comme un Hubert Bonisseur de la Bathe et ça ça n’a aucun prix !
- Un écriture drôle et surréaliste.
- Des punchlines par milliers.
- Un Captain **** complètement déjanté.
- Parfois trop d'humour, tue l'humour.
- Des personnages qui méritaient plus de mise en avant !
- Du hors continuité qui aurait dû le rester