Ces castings allstars pour chaque album de Conan le Cimmérien est vraiment une super idée. Le rythme est bon, les adaptations sont plaisantes et puis on voit des auteurs dans un registre parfois inhabituel. Glénat continue son combo avec cet album ? Pas si sûr ! Ou bien peut être que si ! Ou pas ?

Scénario : Sylvain Runberg.
Dessins : Park jae Kwang.
Couleurs : Ooshima Hiroyuki.
Éditeur : Glénat.
Date de sortie: 20 Novembre 2019.
Pagination : 80 pages. (cahier bonus de la première édition compris)
Au royaume de Vendhya, alors que le roi vient de mourir terrassé par les sortilèges des prophètes noirs de Yimsha, sa sœur, Yasmina, décide de le venger… Elle décide, pour s’en charger, de prendre contact avec Conan, alors chef de tribu afghuli. Mais tandis que plusieurs de ses guerriers viennent d’être tués par les hommes du royaume de Vendhya, celui-ci a d’autres plans en tête. La princesse croyait pouvoir se servir du cimmérien, c’est plutôt elle qui servira ses intérêts…
La fantabuleuse émancipation de Conan le Cimmérien !
J’ai lu pas mal de bouquins, comics, bds, etc… sur Conan mais je dois dire que « Le peuple du cercle noir » je ne le connaissais pourtant que de nom. C’est une oeuvre tardive et la plus longue nouvelle de Conan et de loin ! Du coup si les adaptations précédentes souffraient d’un rallongement narratif parfois risqué pour tenir en format BD, ici c’est totalement le contraire. Même si la bd est longue on se retrouve avec un récit assez dense et parfois un peu enfourné de force, avec des bulles narratives qui expliquent tout ce qui se passe. Rajoutez à cela que les dessins (j’y reviendrai) ne servent pas la narration. On se retrouve donc avec un récit peu digeste sur les deux tableaux. L’histoire en elle-même est un classique qui n’étonnera pas grand monde pour peu qu’on soit un aficionados des aventures de Conan. Efficace mais classique. J’ignore si Runberg a dû revoir sa copie pour pallier aux lacunes de la narration visuelle, rendant les phylactères et bulles narratives omniprésentes et lourdes, ou bien si tout s’est goupillé tel quel mais je n’ai pas apprécié mon moment de lecture.
Un peu dé-Conan
Le style graphique ne m’a pas plu, c’est dit. Ce n’est pas tant le style Manhwa (bd/manga coréen) qui me pose problème, c’est la narration induite par les dessins que je trouve loupée. Le style ultra hachuré (cf ci-dessous) est mon problème principal car il gêne littéralement la lisibilité en attirant tantôt le regard sur des zones inutiles tantôt rendant le style peu précis. Vous prenez donc une narration qui passe principalement par de nombreuses cases et des dessins parfois peu lisibles, saupoudrez le tout de dessins qui souffrent aussi d’une colorisation dans des tons fades (désertiques, normal me dire-vous) qui pâtit des dites hachures et vous obtiendrez un ensemble peu concluant et peu flatteur. Pire que tout, l’inratable est raté : le design de Conan même (cf au dessus) avec ses cheveux perpétuellement au vent et ses sourcils immenses ne m’a pas convaincu.
- Dessin nerveux.
- Un récit dense.
- Un dessin saturé qui gâche sa colo.
- L'asymétrie entre bulles narratives et dessins est dérangeante.
- Ca aurait peut-être mérité 2 volumes pour être digeste.