Les comics estampillés Archie comics débarquent enfin en Europe, enfin pas encore tout à fait puisque le premier titre proposé par Glénat sous son nouveau label log in n’est autre que « Les chroniques de Riverdale », lui même étant un tie in à la série à succès que vous pouvez retrouver sur Netflix. Je vous l’accorde sur papier l’idée paraît bancale et dénuée d’intérêt… et pourtant…
Scénariste : Collectif
Dessinateur : Collectif
Editeur : Glénat (Log In)
Sollicitation : Se déroulant de nos jours, découvrez la version subversive et surréaliste des aventures d’Archie, Veronica et leurs amis. Parcourez les zones d’ombre et l’étrangeté cachée derrière la perfection de façade de la petite bourgade de Riverdale…
Écrite par Roberto Aguirre-Sacasa, directeur artistique d’Archie Comics et showrunner de la série Netflix, Les Chroniques de Riverdale se basent sur les événements de la production CW et explorent davantage les relations entre les différents ados de la ville. Les fans de la série TV seront ravis de retrouver leurs héros favoris sous un autre visage.
Previously on Riverdale
Riverdale est une petite ville tranquille situé quelque part aux USA. Le patelin a son centre ville, son cinéma, son école, son équipe de foot et son Dinner où toute la jeunesse des environs se retrouve pour siroter un milk shake tout en discutant des derniers potins entendus en ville. Bref, Riverdale est un endroit idyllique, charmant où il fait bon d’y vivre. Cette tranquillité sera perturbée à la fin de l’été par la découverte du corps de Jason Blossom s’étant visiblement noyé dans le lac de la région. Autour de cet assassinat présumé gravitent la bande de Archie composé de Betty,Veronica et Jughead, pour faire court ces quatre personnes sont des archétypes de l’étudiant moyen américain ; le footballeur à qui tout réussit, la bonne élève impliquée à fond dans la vie de son lycée, la rebelle débarquant fraîchement de New York et, enfin, le gars en marge de la société ne pouvant compter que sur lui-même. Bien entendu, la série Riverdale ne se limite pas à ces quatre personnages, puisqu’une grosse poignée de “rôles secondaires” prendront plus ou moins de l’importance au cours de l’intrigue général et des épisodes. A souligner aussi que la série se penche sur des sujets délicats de société, ce qui rend l’univers moins aseptisé, la faute à une réalisation qui, parfois, abuse au niveau de la saturation des couleurs et des plans à la photo plus que retravaillée.
Et sinon ça donne quoi en comics ?
Si Riverdale ne vous a pas accroché ou pire ennuyé, ce comicbook n’est clairement pas pour vous et vous pouvez d’ores et déjà arrêter la lecture de la critique ici et vaquer à vos occupations
Ceci étant dit et pour ceux qui sont restés, parlons du contenu de ce premier tome des Chroniques de Riverdale. Le bouquin est divisé en 9 chapitres, les premiers épisodes se concentrent sur les protagonistes principaux de Riverdale, à savoir Archie,Betty, Veronica et Jughead et revient sur leur vie avant les événements de la série de la CW, ces épisodes intéresseront sans nul doute les fans puisque les auteurs se concentrent sur des détails évoqués durant le show et n’ayant pas véritablement été montrés de manière explicite durant la première saison de Riverdale. Les autres chapitres font le parallèle avec certains épisodes marquants de la série, à noter que l’épisode intitulé The Breakfast club est, pour moi, le plus réussi et comme son nom l’indique un hommage au film de 1985 de John Hughes. Les dialogues et le contexte sont intéressants et, même si l’épisode ne réinvente pas la roue, il aura le mérite de plaire à beaucoup et séduira même les plus sceptiques.
Premières impressions
En parlant de scepticisme, je ne vous cache pas que lorsque j’ai feuilleté les chroniques de Riverdale, j’ai eu très peu, en effet les dessins ne sont pas, de prime abord, très avenants et paraissent dénués de caractère, aussi mon expérience avec ce genre de publication m’a laissé un mauvais souvenir, je pense notamment au comicbook de Flash et de Green Arrow qui suivent la même “philosophie de publication” , à savoir le comicbook d’une série qui, elle même, est déjà tiré d’un comicbook. Mais, après lecture de ce premier volume, force est de constater que le bilan est plutôt positif. En effet, passé le “problème” de dessin qui, après réflexion, est plus du à une succession d’artistes qui se suivent et donc à un souci d’homogénéité (chose dont nous avons l’habitude en tant que lecteur de comics), il est facile de passer outre cet aspect, puisqu’au final les styles des dessinateurs collent à chaque fois à l’ambiance de l’histoire.
De plus, les scénarios proposés sont de bonnes factures et ne se contentent pas de placer des personnages qu’on connaît déjà dans des situations qui, elles aussi, sont connues. Non, les auteurs ont été plus loin et donnent une véritable consistance aux récits et aux différents protagonistes.
Une nouvelle ère ?
Glénat avec sa nouvelle collection Log In, destinée aux “Young Adult” commence fort en proposant un premier tome sous licence “Archie Comics”, les mauvaises langues diront qu’ils auraient du commencer directement par la très bonne série de Fiona Staples et Mark Waid, mais l’éditeur a préféré jouer la carte de la zone de confort en proposant une série que le public francophone connait déjà et qui a une forte empreinte sur le le cœur de cible. En effet, si pour les gens qui lisent des comicbook depuis un moment, le nom d’Archie Comics évoque vaguement quelque chose, il en va tout autrement du lecteur lambda qui peut potentiellement s’intéresser à cet univers si on lui donne une porte d’entrée qu’il connait déjà.
En effet, les aventures d’Archie et de ses amis n’ont, pour ainsi dire, jamais foulé le sol francophone et il aura fallu près de 70 ans pour que les éditeurs s’intéressent enfin à ces histoires. Je dis les éditeurs, puisque Wetta se charge de la partie Horreur de la franchise, tandis que Glénat semble se concentrer sur la série régulière. En parlant de série régulière, je vous conseille fortement de vous jeter sur la série de Waid et Staples qui sortira au mois de juillet et ce même si vous n’êtes pas fans de la série Riverdale !
- Le respect de la série
- S'adresse aux fans
- Le dessin
- L'intérêt de certaines histoires
- S'adresse aux fans