Des romains, des bretons et un démon nous servent du gros n’importe quoi bien gore mais relativement intelligent (non, ce n’est pas un antinomisme). En cette période pré-BIFFF, que demander de mieux ?

Scénario : Peter Milligan.
Dessins : Juan José Ryp.
Couleurs : Jordie Bellaire.
Éditeur : Bliss Comics (vf), Valiant Comics (vo).
Date de sortie: 16 février 2018.
Pagination : 128 pages.
Sollicitation : Choisi par les augures, manipulé par les Dieux, aux ordres de l’empereur : en l’an 65 de notre ère, l’homme n’était pas maître de sa destinée. À l’apogée du règne de Néron, un vétéran des légions romaines est envoyé dans la province de Britannia, aux limites de l’empire, pour enquêter sur des événements morbides et surnaturels. Antonius Axia, le premier des détectives, sera le seul espoir de Rome pour reprendre le contrôle de la frontière la plus sauvage de l’empire, et empêcher les monstres qui se tapissent entre mythes et magie d’envahir notre réalité.
Cette épopée psychologique et horrifique est signée Peter Milligan (Hellblazer, X-Statix), Juan José Ryp (Ninjak) et Jordie Bellaire (Batman).
Axia
Antonius, centurion et héros de guerre (traduction : chair à canon), est envoyé en Bretagne (la grande) afin de sauver une vestale (traduction : Bene Gesserit romain) d’une secte druidique(sic). Il sauve cette dernière au moment où elle allait être sacrifiée à Orkus (traduction : Pazuzu local). Cette mission de sauvetage est commanditée par Rubria, la Virgo Vestalis Maxima (traduction : Mère Supérieure du Bene Gesserit romain) à l’insu de Néron (traduction : Padishah Shaddam IV) et, bien entendu, ce dernier prend cette mission pour une désertion et veut qu’Antonius soit crucifié (traduction : sur une croix). Mais les Dieux ont d’autres plans pour lui – selon Rubria – et il sera soigné (corps et âme) et initié aux secrets des Vestales.
Tempus fugit
Quelques années plus tard, Antonius est devenu déceleur à Rome car, après avoir été initié et imprégné du Codex, il comprend la nature humaine mieux que personne. Mais Orkus a fait son retour dans la province de Britannia et Néron, sur les conseils de Rubria, décide de l’envoyer découvrir ce qu’il s’y trame. Voici donc notre ancien héros de guerre repartir vers ces lointaines contrées pour faire face à son vieux démon et mettre un terme à ses agissements.
Morbi non elit
Ce premier tome de Britannia est un récit complet et regroupe les 4 issues originales. Le scénario de Peter Milligan est très bien torché et ne manque pas de rebondissements – malgré quelques libertés historiques qui feront se dresser les cheveux des Historien(ne)s (Madame la Directrice Adjointe, si vous me lisez … ) ; l’avènement d’Orkus et son emprise sont bien amenées (bien que Milligan ait succombé à certaines facilités) et la boucherie est totale. Les dessins de Juan José Ryp sont globalement très soignés (les carnages et scènes de fesses sont admirables) mais avec des ratés concernant certaines expressions chez les personnages et une taule monumentale concernant Néron.
Notez que, malgré ces petits bémols visuels, nous sommes face à un univers dont je suis fort friand (de l’historique (approximatif, certes), du démon (et les possessions qui vont avec), du gore, du cul (soft)) et que je vous recommande chaudement cet ouvrage si vous deviez avoir quelque affection envers les thématiques pré-citées.
Bref, on est sur du gros n’importe quoi et, en cette période pré-BIFFF, ça tombe à point nommé.
- le croisement des mythologies celtique et romaine
- le côté démoniaque
- le gore <3
- certaines expressions des visages
- la manière dont Néron est dessiné